Le Robot sauvage
7.9
Le Robot sauvage

Long-métrage d'animation de Chris Sanders (2024)

Après une année 2022 de renouvellement artistique pour les productions DreamWorks marquée par la belle double production "Bad Guys" & "Le Chat Potté 2", le studio est retombé dans ses travers en 2023-2024 avec des productions plus génériques et oubliables.


Puis mi-2024, arrive le trailer d'un nouveau film d’animation semblant renouer avec la patte graphique des productions de 2022. Un trailer qui présente un robot vivant ou survivant sur une île avec toute une série d'animaux.. what a wonderful world.


On découvre alors que le projet est porté par un certain Chriss Sanders qui avait notamment coréalisé le premier film "Dragons" du même studio.

On retrouve d'ailleurs des scènes similaires entre les projets notammemt la scène d'apprentissage de vol qui recopie quasiment à l'identique celle du précédent film (protagoniste ayant besoin d'un autre pour s'envoler, musique, virages serrés et c'est parti)

Un film d'animation avec une patte graphique & un réalisateur qui a réalisé un film que j'aime qu'est-ce que ça va donner ? Et bien, je ne vais pas tergiverser, je trouve que la première partie du film est réellement d'un (très) haut niveau mais que malheureusement sa seconde moitié, le film se rattache à des éléments de scénario plus traditionnels (certainement imposés par le cahier des charges ?) qui multiplie en quelques minutes les mini-climax émotionnels qui au fur et à mesure de la répétition perdent en puissance et en intérêt.


  • Le langage

Hasard du calendrier, j'ai pu découvrir quelques jours auparavant un autre film d'animation qui met en lumière des animaux face à la nature, la coproduction européenne Flow. pourquoi je mentionne ce film ? Pour deux raisons.


1. Au moment où j'écris ces lignes les deux films ne sont pas encore officiellement sortis mais j'imagine que l'un aura plus de visibilité que l'autre et je pense que les deux valent d'être vu sur grand écran.


2. Le traitement du langage. là où Flow fait le choix radical et réaliste de considéré que les animaux ne communiquent pas avec nos mots, le robot sauvage choisi l'inverse. Si au début, dans un élan de réalisme "Roz" arrivée sur l'ile ne comprend pas ses colocataires de l'île, le tout sera éventé plus ou moins rapidement par une ellipse d'apprentissage.


Bon ok, je plaide coupable, j'ai mentionné ce point uniquement pour titiller la curiosité pour le film Flow. Je n'ai rien d’intéressant à relever en dehors du choix artistique de l'un et de l'autre.


  • La chaine alimentaire ou la programmation

Je dois dire que de mémoire je ne me rappelle pas d'un film d'animation à destination du grand public qui traite aussi frontalement de la mort à l'écran (pas assez grand public mais la mouette et le chat?). Je me demande d'ailleurs comment a reçu le jeune public les différents "meurtres" mis en scène dans le champs ou en dehors.

(hop une petite tête décapitée qui passe dans le bas de l'écran)

Le film dresse alors un parallèle entre l'instinct animal et la programmation robotique. D'un côté les animaux qui sont programmés pour survivre et respecter la chaine alimentaire vivent avec la peur de l'autre. De l'autre côté, un robot programmer pour aider à accomplir les missions qui lui sont confiées.


Si les deux espèces ne peuvent lutter contre ce qu'ils sont par nature, quelle différence peut-il exister entre un robot et un animal ?


  • Le cœur

Évidement la réponse qui sera donnée concerne le cœur, l'amour, l'amour maternelle, l'amitié.

Pour les animaux, c'est une fois qu'on a passé la peur de l'autre qu'ils pourront choisir qui ils veulent continuer à être.

Pour "Roz", la ligne est plus fine, mais le point de bascule thématique est certainement le moment d'hibernation. c'est à ce moment que "Roz" qui avait été programmée pour aider ceux qui le demandent choisit par elle même devant la situation d'aider les animaux qui n'avaient rien réclamé.

Ça c'est beau. peut-être une solution de facilité scénaristique mais une solution efficace et cohérente.


  • Le méta

Le dernier point que j'aimerai évoqué est le caractère méta que le film semble avoir dans une seconde lecture.


Dans une certainement mesure, je vois "Roz" comme la représentation du film d'un studio de production (DreamWorks lui même ? Disney ? Un autre ? Tous ?). Lors de son arrivée sur une île qui n'est pas la sienne le robot va chercher à remplir son programme à savoir satisfaire ses "clients" mais d'une manière totalement mécanique. Sauf qu'elle ne les comprends pas ou ne cherche pas à le faire, donc elle ne leur fournit pas les services demandés ou non. Comble du cynisme, un questionnaire de satisfaction accompagné d'un badge de client est délivré après chaque prestation le tout évidemment englobé dans un spectacle de mille et unes lumières.


Mais surprise, c'est en vivant , en s'ouvrant et apprenant au contact de ses colocataires de l'ile que le film montrera son plus grand intérêt.

Sous cet angle, on pourrait pardonner la fin grandiloquente du film qui serait alors le message que le studio ne parvient par à dépasser la peur de l'autre comme nos habitants de l'ile (déclinée ici à l'application d'une formule/ d'un instinct qui cherche à amoindrir le risque de perte de rentabilité). Le studio décide alors d'envoyer des robots de combat pour mettre fin à ce rapprochement de façon explosive comme si un simple film sur des animaux et un robot qui se découvrent face à la nature n'était pas assez intéressant pour le public et qu'il fallait absolument rajouter de l'action pour "satisfaire" le spectateur en éliminant au passage un produit pas assez formaté.

Au final, un projet qui ne manque pas de cœur mais qui lutte peut-être trop frontalement contre son cahier des charges pour atteindre un autre niveau selon ma propre sensibilité.


Augu
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