L'animation est très réussie, je ne connaissais pas cette technique de coloriage mais elle donne une vraie chaleur aux images. Rose est un robot attachant qui sert à toucher du doigt des thèmes universels autour de l'amour et de son absence, de l'amitié et de la parentalité. Le robot dépasse vite sa programmation initiale aux contact des autres animaux, au contact de cette petite oie qu'elle a recueillie, et acquiert des sentiments propres. C'est d'ailleurs le message du film : apprendre, dépasser ses limites. Du robot à l'avorton, du renard à l'ours, tous sortent des cadres prédéfinis.
Si la plupart du temps le message passe bien, parfois on frôle la niaiserie et la facilité notamment sur la fin où tous les animaux de l'île semblent dépasser le cadre prédateur proie pour faire communion ensemble... Que mangent alors les carnivores ? Enfin, Rose semble acquérir une sorte d'âme détachée de son corps qui reste insensible à toute manipulation ou reprogrammation, comment ?
Mis à part ces quelques points mettant à mal la suspension d'incrédulité, d'autres scènes compensent largement par leur échelle, par l'émotion transmise et par la beauté des images, je pense notamment à la magnifique scène de l'envol de l'avorton. Dreamworks continue de faire rêver, plus de 20 ans maintenant depuis la sortie de Shrek, et ça, c'est fort.