Une fois que vous savez qu'il a inspiré Miyazaki, que Prévert est au dialogue, qu'est-ce que je pourrais vous dire de plus ?
Que l'animation n'a pas à souffrir de son âge - évidemment, les décors sont statiques, mais ça n'est pas très gênant. Le dessin est somptueux, vraiment. Il faut aimer, le style graphique n'est pas tout lisse sans âme, non, il y a une véritable identité que j'ai beaucoup apprécié.
Que la scène de l'ascenseur mériterait d'être enseigné à l'école ?
Que l'ouverture sur le roi Charles V + III = VIII + VIII = XVI, ça devrait l'être tout autant que ses comptines ?
Le tout est délicieusement absurde, poétique partout, joliment animé, des personnages hauts en couleurs, non, franchement, c'est tout simplement excellent.
Mais tout ça ne serait rien, cette forme si puissante si elle n'était pas au service d'un propos très explicite, de sa critique contre une société de pantins, de machines aussi extravagantes qu'inutiles ou dangereuses...