Quoi de mieux, un dimanche soir, qu'une dégustation poétique signée Prévert et réalisée par Paul Grimmault ?
Je n'avais pas vu ce film depuis mon enfance, et je dois avouer qu'à l'époque il ne m'avait pas marquée, ni même émue.. et bien sûr tous les dessins animés ne sont pas faits pour les enfants. Alors quelle surprise que de redécouvrir cette merveille de la poésie, sans l'attendre et sans suspecter que ce dessin animé parvenait à dénoncer la cruauté d'un système avec autant de poésie ?
La lenteur des scènes, sublimée par la musique, crée un certain suspense, et on se demande à chaque instant quelle tournure va prendre l'histoire.
Un reproche peut être fait au scénario, cependant : l'inscription décevante du film dans la tradition des fillettes sauvées par les garçons. Même si elle n'est pas princesse, sa condition sociale n'est finalement qu'un prétexte à son caractère inutile, renforçant l'héroïsme de son amant lorsqu'il la sauve.
Paul Grimmault a, malgré tout, réussi à me transporter dans cet univers fortement critiqué et incroyablement mis en scène. À voir absolument, pour vous plonger dans votre enfance et en même temps oublier l'innocence qui pouvait vous y bercer...