C'est la surprise de cet été 2024, ce film émouvant des frères Larrieu qui signent ici leur plus belle réalisation au cinéma: la parentalité d'un papa un peu à côté de la plaque extrêmement émouvant.
C'est une sorte de western jurassien, avec des personnages un peu cassés, saisis dans le vif de leurs vies un peu hasardeuses.
Pourtant, ne vous y trompez pas, le film est terriblement bien écrit, une voix-off tire un trait invisible sur des dizaines d'années, le montage est fluide comme une rivière qui coule dans ce Jura un peu perdu dans l'Est de la France.
Mais un peu à l'Ouest aussi. Les personnages un peu barrés que sont Aymeric et Florence nous transportent littéralement dans cette saga familiale, qui finira par échouer au Canada pour revenir de plus belle dans le Jura. On notera le penchant "cruel" du rôle de Florence (Laetitia Dosch) qui manipule en toute impunité le "gentil" Aymeric (Karim Leklou) tout au long de leur aventure commune.
Mention spéciale pour Olivia, interprétée par la délicieuse Sara Giraudeau, qui apparaît avec toute sa fraîcheur aux côtés d'Aymeric dans la dernière partie du récit... quel soulagement !
La réussite du film tient d’abord à l’épaisseur de temps que les frères Larrieu parviennent à insuffler à ce récit dont la linéarité rend justement sensible ce que le cours d’une vie a d’irrémédiable, ce qu’elle donne et ce qu’elle reprend. Les scènes se succèdent sans jamais s’appesantir, comme se feuillettent les pages d’un album de famille, impression amplifiée par les photographies qu’Aymeric prend et qui viennent s’insérer en négatif dans le cours du film.