Le Ruban blanc par Le_blog_de_Yuko
Si le cinéaste se défend de livrer la clé de l'énigme, c'est avant tout pour amener le spectateur à réfléchir sur les racines et sur l'étrange banalité du mal... Arme redoutable, le noir et blanc accentu le sentiment de malaise qui se lit sur les visages des protagonistes et dessine avec patience l'allégorie du mal tout en nuance et en jeu de lumière...
Ainsi, pesante, l'ambiance du film l'est certainement mais c'est avant tout pour nous amener à la source des transgressions et des inquiétants châtiments perpétrés par quelques férus d'autorité... Ainsi, le film exploite-t-il, avec force, toutes les formes de violences pour en extraire l'essence pure...
Comme il l'avait pour son film Caché, Haneke crée ici un sentiment de malaise qu'il laisse croître au fil des saisons, laissant deviner l'origine d'une certaine montée de l'extrêmisme...
Un film fort et puissant, déroutant autant que dérangeant... Une très grande leçon de cinéma...