J'ai le sentiment que c'est avec ce film que le cinéaste cristallise le look typique d'Alain Delon avec imper gris et chapeau. Ici son personnage devient instantanément la silhouette que l'on se fait de l'acteur (peut-être pas uniquement sur les films du réalisateur). Un regard de glace impassible et une prudence caricatural à toute épreuve, c'est ça Le Samouraï. Si les dialogues ne sont évidemment pas légions, l'aspect polar entre les décors et la musique jazzy de François de Roubaix vient renforcer l'ensemble. Le reste de la distribution (François Périer, Nathalie Delon et Cathy Rosier) transpire également le charisme. Cette première collaboration Melville-Delon accouchera plus tard deux autres œuvres toutes aussi cultes, Le Cercle Rouge (1970) et Un flic (1972).