Ingrédients
Ingrédients principaux :
- Un tueur psychopathe aux motivations pas toujours claires
- Des victimes, plutôt modestes (Mr./Mrs. Toutlemonde)
- Un procureur ou policier (au choix ou les deux) avec des principes et de préférence ayant vécu un traumatisme (perte d’un enfant par exemple)
- Des psychologues plus ou moins scrupuleux
- Un avocat bien mûr
Pour garniture :
- Du sang
- Un procès pour les finitions
En extras :
- Une discrète musique d'Ennio Morricone
- Légère inspiration d'une affaire réelle (le "Vampire de Sacramento")
Recette
- Commencer par suivre le tueur dans sa besogne. Attention ! Cette étape peut être plus ou moins malaisante.
- Ensuite, la découverte des victimes. Rajouter déjà beaucoup de sang. Si possible, garder des proches de côté pour mettre en avant l’horreur de la perte.
- S’occuper de l’arrestation du suspect, avec en prime la découverte de son "abris" remplis de choses bien chelous (suggestions : animaux morts, croix/svastika, figurines religieuses…).
- Faire une analyse psychiatrique du prévenu pour essayer de démontrer sa responsabilité (legal sanity/insanity) et sa capacité à faire la différence entre le bien et le mal. Possibilité d'utiliser aussi des tests médicaux/imagerie cérébrale pour prouver ou non la maladie mentale.
- Poursuivre dans une salle d’audience, avec jury, en rajoutant l’ingrédient secret : la peine capitale en cas de culpabilité.
- Agrémenter d’une poignée de doutes et finir selon les goûts personnels.
William Friedkin nous concocte un thriller judiciaire assez malsain avec Rampage. La recette est assez classique, même si Monsieur nous tacle quand même avec une atmosphère glauque et des images chocs. Friedkin nous propose une étude de cas sur la responsabilité du mal, légalement et humainement, et la justification ou non du châtiment (peine de mort). Le Sang du Châtiment, c’est un seul film, deux montages différents et deux messages radicalement opposés. En effet, là où ça devient intéressant, c'est le changement d'opinion du cinéaste sur la question de la peine capitale quelques années après la sortie du film. On se retrouve donc avec une première version en 1987 qui émet un doute sur le recours à la peine de mort, et une autre de 1992 visiblement pour. Il est intéressant de voir les deux montages et comment l’ajout ou la suppression de certaines scènes peut aussi facilement changer le message du film. Les fins divergentes des deux versions rendent d’ailleurs ce constat assez flagrant.
Rampage est un film assez méconnu ((?) au vu du nombre de notes sur SC) qui mérite pourtant un petit coup d’œil.
- Enfin, servir accompagné d’une dose de bienveillance ;)