(critique parue dans le magazine satirique Le Poiscaille, numéro de mai-juin 2014)
Un conflit entre la Russie et les États-Unis, ça ne vous rappelle rien? Avec les problèmes dont souffre l’Ukraine, et les tensions impliquant les USA, l’Europe et la Russie, l’actualité fait figure d’histoire qui se répète... Revenons sur un film qui évoque intelligemment et avec beaucoup de subtilité ces années glacées.
Dolph Lundgren, connu pour être l’ennemi de Stallone dans Rocky IV, incarne dans Le Scorpion Rouge le lieutenant Nikolaï Rachenko, chargé par l’U.R.S.S. (le film date de 1988, hé oui, la fin est proche !) de mater les mouvements rebelles dans un pays africain (non nommé) se trouvant sous la coupe du Kremlin. Mais le brave Dolph va se rendre compte de la violence exercée par ses supérieurs sur ce peuple sans défense et finira par changer de camp, aidé par un journaliste américain.
Non, ce scénario n’est pas un gag.
En regardant ce film, on comprend trois choses. Premièrement, les communistes (qu’ils soient
soviétiques ou cubains) sont tous des méchants. Deuxièmement, l’Afrique a besoin d’un héros
grand, musclé et blond aux yeux bleus pour sauver sa peau, car elle est incapable de le faire
toute seule. Troisièmement, passer du Little Richard (celui qui chantait « Awopbopaloobop
Alopbamboom ») sur une radio-cassette pendant que les bombes explosent et que les balles
fusent de tous les côtés nous fait comprendre que la guerre, c’est rock’n’roll ! Alors, verdict ? Wind
of change or not wind of change ? Ce qui est sûr, c’est que malgré les prouesses au combat de
Dolph Lundgren, il y a plus de politique (subtile, même) que d’action dans Le Scorpion Rouge.
Le Scorpion Rouge (Red Scorpion) de Joseph Zito (1988). Afrique du Sud/États-Unis/ Namibie. Avec Dolph Lundgren, M. Emmet Walsh, Al White. Disponible en DVD Zone 2 sur le label Barucq Films.