Au vu de la puissante conclusion et de l'excellence du traitement de La Planète Des Singes, on était en droit de penser que le film se suffisait à lui-même. Pourtant, le succès commercial aidant, la production décide de lancer une suite. Mais celle-ci ne s'annonce pas sous les meilleurs auspices : le scénario rendu par Pierre Boulle et Rod Sterling est refusé car trop ambitieux pour le budget prévu (2 fois moins que le 1er opus !), Franklin J. Schaffner est occupé sur un autre film (Patton) et avec lui l'excellent Jerry Goldsmith, et pour ne rien arranger, Charlton Heston n'accepte de reprendre son rôle que de manière extrêmement réduite.
John Brent, envoyé en mission de sauvetage après la perte de contact avec l'équipe de Taylor, échoue à son tour sur la planète des singes. Capturé par eux, il doit à son tour endurer toutes les brimades réservées aux humains. Il parvient cependant à faire connaissance avec Nova, Cornélius et Zira qui lui indiquent où est allé Taylor : La zone interdite ! Accompagné de Nova il s'y rend à son tour mais il ignore que les singes sous la houlette de Hourko, le belliqueux, et Zaius, l'intellectuel, ont eux aussi décider de briser un tabou et vont envahir la zone interdite.
Le Secret est très aisément divisible en deux parties distinctes : la première est tout simplement une reprise du premier volet. Brent est soumis aux mêmes traitements que Taylor précédemment. L'intérêt de cette partie est clairement de légitimer le personnage de Brent et justifier le fait qu'il remplace Taylor au premier plan de l'histoire. Compréhensible donc du point de vue du récit, cette partie n'en est pas moins assez ennuyeuse à partir du moment où on a vu La Planète des Singes. Pas de réel élément nouveau à se mettre sous la dent ici, ça se laisse regarder, c'est tout.
La deuxième partie débute à partir du moment ou Brent et Nova pénètrent dans la zone interdite et constitue l'essentiel des apports nouveaux du film à la mythologie de La Planète des Singes. On apprend ainsi ce que renferme la dite zone ou bien ce qu'il est advenu de Taylor. Les nouveautés sont donc enfin présentes mais en nombre réduites et un peu en porte à faux par rapport au reste du film. En porte à faux car dans cette deuxième partie on se retrouve en plein film d'anticipation/expérimental typique des années 70 ( L'âge de Cristal, THX 1138...) au niveau de l'ambiance, l'esthétique et de la description de la zone interdite. Ceci alors que le premier film transcendait par la finesse de son traitement certains de ces aspects datés.
Au final on a donc une séquelle brouillonne, inférieure à son modèle mais qui réussit tant bien que mal à perpétuer le mythe (la fin aussi pessimiste que dans le 1er y est pour beaucoup).