Voilà un film d’aventure médiévale très étonnant ! Si au vu du titre et de la présence de Charlton Heston, vous vous attendiez à une épopée guerrière, vous serez surpris…
Déjà, car « The War Lord » a la réputation d’être l’un des films hollywoodiens les plus réalistes sur le Moyen-Age. Alors oui, il y a bien des erreurs historiques (la sempiternelle huile bouillante, le paganisme exacerbé des serfs…). Et oui, le droit de cuissage, ici au cœur de l’intrigue, est en réalité une fausse légende. Mais le film aligne des décors et costumes particulièrement convaincants, et nous offre une plongée dans le monde féodal (marécageux, par-dessus le marché !), en en montrant les facettes les moins glorieuses. Sans aller jusqu’à la sauvagerie d’un « Flesh and Blood », on est bien loin de la noble chevalerie d’un « Ivanhoe ».
Ensuite, car la première moitié du film tient pratiquement du documentaire dramatique. On y découvre une histoire d’amour interdite, entre un seigneur et une de ses basses sujettes, qui sera l’occasion d’effectuer une plongée posée dans cet univers que l’on n’envie aucunement. Il y a bien quelques petites longueurs, mais outre ses décors, l’ensemble s’appuie sur des personnages nuancés et charismatiques (Charlton Heston en tête), et une jolie mise en scène. Franklin J. Schaffner s’avère particulièrement inspiré par les séquences crépusculaires et les scènes d’intérieur, jouant régulièrement avec les ombres et une lumière orangée.
Passé tout ce volet dramatique, le film récompense son spectateur avec un dernier tiers qui vaut son pesant de cacahuètes. Une bataille spectaculaire, alignant figurants, tactiques et engins médiévaux, combats au corps à corps, lances et flèches. Un bouquet final particulièrement convaincant, qui est une surprise de plus dans ce film d’aventure qui gagne à être davantage connu.