Le Septième Fils, au pays des horreurs
Si la saga de l'Epouvanteur écrite par Joseph Delaney n'est pas un chef d'oeuvre littéraire, elle n'en demeure pas moins une série de livres sympathique à suivre présentant un univers assez atypique et à la violence exacérbée. L'idée d'une adaptation cinématographique courant depuis pas mal de temps, la voir arriver finalement présageait d'un hypothétique bon film doté d'une ambiance assez audacieuse et visant un public plus adulte que nombre de films pour adolescants fantastiques. Hélas, le film final n'a quasiment aucun rapport avec l'oeuvre originale, et pire que cela, sa réalisation fut confié à un obscur réalisateur russe dont l'apport artistique doit se cantonner à l'exotisme de son nom sur l'affiche.
Pour replacer rapidement ce qu'aurait pu être ce film, disons simplement qu'avec un peu de fidélité et d'attachement à l'oeuvre originale, Le Septième Fils aurait été un film d'horreur déconseillé aux moins de 16 ans. Rien que cela. Dans les faits, nous avons une production tout public avec monstres fantastiques, dragons, combats pseudo épiques et thématiques débordantes de guimauves et de bonnes volonté. En ce sens, même si Le Septième Fils avait eu la qualité d'un Seigneur des Anneaux, mon coeur aurait néanmoins été emplis de tristesse à l'idée du potentiel qu'avait l'oeuvre originale. Pourquoi adapter ces livres si c'est pour faire cela ? Je suis bien conscient que le propre d'une adaptation n'est pas systématiquement de coller de près au support originel, néanmoins, choisir d'adapter une oeuvre en particulier trahit bien tout de même d'un certain attachement pour cette dernière, d'un intérêt pour l'univers qui y est proposé, alors pourquoi le violer d'une telle manière et s'en éloigner à ce point ? Je comprend également tout à fait qu'un film engage des enjeux financiers, mais à la base, quand on lit le livre, on peut très bien s'imaginer un film fait avec peu de moyens et peu d'artifices visuels. Plus loin même, vu le récit du livre et sa teneur, le film aurait presque même pu ne rient montrer et jouer à fond la carte de la suggestion. Mais non, il fallait calibrer cette production pour un public un peu décérébré et peu exigeant sur la qualité ...