"Le souffle de la violence" propose une entrée en matière dans le vif du sujet à la "Johnny guitare".
D'emblée, on vous plonge dans cette ambiance hyper tendue où Lew Wilkison (Edward G. Robinson), propriétaire terrien et éleveur de bétail d'un énoooorme domaine, terrorise l'ensemble des fermiers et autres concurrents à coup de flingue.
Lew a perdu l'usage de ses jambes dans une guerre de territoire ayant eu lieu 12 ans auparavant. Il marche avec des cannes (comme Morton dans "Il était une fois dans l'ouest") et fait tout pour sa femme Martha (Barbara Stanwyck), à laquelle il voudrait offrir toute la vallée.
Rapidement, on s'aperçoit que c'est elle, aidée du frère de Lew, Cole (Brian Keith) qui tire les ficelles et veut coûte que coûte se rendre maîtresse de la fameuse vallée.
Le film est shakesperien à souhait. La duplicité dont Martha fait preuve est proche de celle que déploie la renarde dans "Ran".
Le personnage de Glenn Ford (John Parrish) connaît une évolution similaire à celle des "Quatre cavaliers de l'Apocalyse" de Minnelli.
Au fur et à mesure, il quitte l'attitude d'éleveur raisonné, voire pusillanime, considéré comme couard par tous, et se transforme en artisan d'une vengeance habile, mettant à profit son expérience d'ex capitaine de l'armée sudiste.
Court (1h36), mais intense, visuellement superbe, le film est mené d'une main de maître par Rudolph Maté qui s'était déjà exercé sur l'excellent "Mort à l'arrivée". A déguster sans hésitation.