« Le syndicat du crime », c’est une ambiance mélancolique chinoise des années quatre-vingts que j’aime beaucoup (j’ai pensé à « Police story »), aidé par une musique, souvent à l’harmonica, un peu lourde, mais qui colle totalement à l’atmosphère, une réalisation efficace avec angles originaux (c’est John Woo qui tient la caméra), des scènes d’actions : fusillades, combats et explosions, souvent très violentes, voire sadique (le pauvre Mark…), avec quelques touches de comédies.
Et ça ne dure que 90 minutes. On retire les quelques scènes comiques (le personnage de la fiancée de Tze-kit est particulièrement agaçant avant de jouer un rôle assez important) et tout fonctionne.
C’est une œuvre cruelle qui s’ouvre dans un monde parfait pour Tze-ho et Mark, avant une déchéance radicale terrible et une fin qui s’achève aussi dans la cruauté mais avec un message de fraternité. Bien sur, c’est excessif : les acteurs se donnent à fond (à commencer Chow Yun-Fat qui est dément, Ti Lung est plus dans la sobriété, tandis que Leslie Cheung est très nerveux mais parfois maladroit), mais c’est scotchant de bout en bout. Nous suivons simplement les destins parallèles de trois hommes qui recherchent des choses différentes : l’un la rédemption, le deuxième la vengeance et le troisième la justice, ce qui évidemment créer des tensions, mais au final la vengeance sera obligatoirement la seule issue. « Le syndicat du crime » est une œuvre vraiment très violente, crue, « gore » pourrait-on dire, mais on prend en même temps son pied par ce festival de scènes d’actions vraiment impressionnantes. C’est une œuvre qui m’a touché au cœur : c’est pas forcément agréable ce qu’on peut voir, on s’attache à des personnages qui n’ont que peu de chances de s’en sortir, contrastant avec le début totalement lumineux.