La valeur de l’art n’est-elle pas inestimable ? Les commissaires priseurs sont loin d’être d’accord. Surtout quand ils retrouvent un tableau disparu du peintre autrichien Egon Schiele dans le grenier d’un ouvrier mosellan. Sans attendre l’introduction de tous ses personnages, le film de Pascal Bonitzer affiche la couleur dès son introduction et arrose son spectateur de logorrhées racistes, misogynes et classistes. Sous couvert d’un portrait acide de la haute bourgeoisie parisienne qui dépense des millions d’euros pour des œuvres d’art, le cinéaste français déroule un scénario vulgaire, indécent et insipide. En ne faisant manifestement pas plus d’une prise par scène tant les acteurs - Alex Lutz, Léa Drucker et Louise Chevillotte - récitent machinalement le texte qu’ils viennent de découvrir, le réalisateur propose un gloubi-boulga d’interactions indigestes. En plus d’oublier son scénario derrière son discours nauséabond et réactionnaire sur la valeur travail, qui sublime la condition des travailleurs tandis que les riches se gavent de gouache et de petits fours devant la beauté de l’art, Pascal Bonitzer emballe son film dans une photographie terne, grise et malade. Un art inestimable peut-être, mais pas toujours indolore.