Le film est un succession de sketches, quatre pour être précis, qui sont tous reliés par un teckel, ce chien qui ressemble à une saucisse, et dont chacun des maitres qu'il va rencontrer a pour point commun la solitude.
Je pense que pour apprécier, au du moins, se sentir concerné par le film, il faut avoir un amour des chiens, ce qui n'est pas vraiment mon cas (#teamchat), mais aussi aimer les personnages désespérés. Car à travers ce chien, on ne voit que des gens d'une grande tristesse, que la vie n'épargne pas, ou qu'on a envie de baffer. La première histoire est celle d'un garçon remis d'un cancer que sa famille adopte, mais qui ne lui cause que des ennuis, puis il est récupéré par une vétérinaire, un scénariste en proie à Hollywood et une vieille femme qui décide de l'appeler ...cancer !
Alors, la boucle est bouclée, on pense à La ronde d'Arthur Schnitzler, mais surtout à Au hasard Balthazar, de Robert Bresson, qui reprend peu ou prou la même histoire, mais avec un âne.
Sauf que là, je ne vois pas d'empathie pour les personnages, qui ont en gros ce qu'ils méritent, tous montrés comme des loques, avec un long travelling (dans le premier sketch) sur longue déjection canine sur fond de Debussy, car le garçon avait donné au chien une barre chocolatée, ce qu'il ne faut pas faire. Même si c'est assez court, l'expression de la médiocrité étalée ainsi n'est pas une chose qui me fait rouler par terre de bonheur, et, à en juger la scène quasi-finale, Todd Solondz n'a pas l'aimer non plus ce chien.
Bon, je sauve quand même les acteurs, Julie Delpy, Greta Gerwig, Danny De Vito, Ellen Burstyn, ainsi que la photo d'Ed Lachman, mais Le teckel a été pour moi une épreuve.