Pour être tout à fait honnête, je suis plutôt client du cinéma d’auteur mais je ne rechigne pas à voir des propositions populaires mais je suis toujours frileux quant aux comédies populaires françaises. Il faut dire que ‘Mince alors 2 !’, ‘Les Tuches 4’ ou ‘Mes très chers enfants’ ne m’avaient pas particulièrement plus. Objectivement, ‘Le test’ m’a agréablement surpris même si mon bonheur a été assez relatif. En effet, la comédie ne va pas suffisamment loin et a le cul qui hésite entre comédie grinçante et comédie grand-public.
Le film est l’histoire d’Annie Castillon. Sa vie conjugale avec Laurent est un exemple d’harmonie. Ses deux grands, Maximilien et César sont des garçons brillants et sensibles. Et Poupi, sa fille, l’épaule sans jamais se plaindre dans l’éducation d'Antoine, le petit dernier. Un week-end, la découverte d’un test de grossesse positif dans la salle de bain va enrayer la belle harmonie.
La première partie est assez drôle. La découverte du test de grossesse provoque son lot de catastrophes. Les gags s’enchaînent avec rapidité et rythme. Cela ne sort pas vraiment de l’attendu, mais c’est amusant et (légèrement) grinçant. La mère de famille CSP+ hystérique en prend (un peu) pour son grade et ici, le talent comique et le charme d’Alexandra Lamy y sont pour beaucoup. Le metteur en scène sait (mais pas suffisamment) croquer ses personnages : la mère stressée, le père lunaire à côté de la plaque (interprété par un Philippe Katerine dans ses œuvres), l’ado en crise, le jeune adulte au physique ingrat bourreau de cœurs.
En revanche, la seconde partie perd toute velléité comique. Elle se concentre sur le personnage d’Alexandra Lamy qui vit une sorte de crise existentielle accompagnée d’une crise de couple. Malheureusement, le film devient un peu creux. Le scénario se vide et le metteur en scène ne sait plus quoi raconter pour boucler son histoire et perd un peu le spectateur. En effet, quand vient la révélation finale (à qui est le test ?), on a complètement oublié que c’était l’enjeu du film. Cela arrive comme un cheveu sur la soupe et curieusement, on ne rit pas.
En fait, le metteur en scène ne sait pas sur quel pied danser. Car on aurait aimé que la comédie soit un peu plus acerbe. Mais malheureusement, les enjeux ‘commerciaux’ l’emportent car le film se termine dans l’émotion surfaite et un peu convenue. Ce film dit beaucoup des films populaires d’aujourd’hui. Ils sont pensés pour être consensuels et plaire au plus grand nombre. Le temps des comédies corrosives à la Blier ou à l’italienne est , hélas, désormais révolu.