« Le montage évaporé, la musique progressive d'Ennio Morricone et les prodiges optiques du merveilleux chef opérateur Luigi Kuveiller font basculer le film dans une transe où les effets les plus ostentatoires (ralentis, split-screen, explosions de couleurs, hésitation des focales et des mouvements de la caméra) dictent leur loi au genre et bousculent des personnages soumis à un principe d'incertitude et de déséquilibre permanent. (…) Ce ballet de pantins évoluant dans un monde dérobé du réel où tout cohabite et se réduit à des miroitements – rêve, folie, pulsions, hypothèses et élucubrations sans substance – est l'occasion pour Fulci d'ouvrir le giallo aux expérimentations formelles les plus débridées mais aussi d'élaborer cet art du flottement poétique qui deviendra la marque de fabrique de ses films fantastiques majeurs. (…) L'horreur, libérée des contraintes narratives, n'y est pas spectaculaire : elle est la norme d'une esthétique fondée sur la décomposition et l'exploration d'un monde que la mise en scène vise à retourner comme un gant. En cela, Fulci fut bien le plus psychédélique des grands cinéastes d'horreur italiens des années 70. » Vincent Malausa, Cahiers du Cinéma, septembre 2015. On remerciera, une fois de plus, les éditions Le chat qui fume pour cette splendide copie restaurée.