Pour le dernier de ses film en date, Miyazaki n'aura jamais autant approché le réel ni peint ses épreuves et ses difficultés, tout en restant le poète que l'on connait si bien.
Le vent se lève, inspiré d'un vers de Paul Valéry dans le cimetière marin est une biographie de l'ingénieur Jiro Horikoshi, probablement à l'inspiration assez libre. Le grand maître reparle de ses si chers avions, et de la passion qu'on ses personnages pour faire voler balais, chateaux, machines fabuleuses ou simple aéroplane. On remarque un bref coup d'oeil au cimetière volant des avions de Porco Rosso.
Le vent se lève est peut être aussi le film où les liens entre Orient et Occident sont le plus évident.
Le voyage en Allemagne de Jiro et Honjo, les rêves partagés entre le garçon japonais et l'aviateur italien, jusqu'à la globalité de la guerre mondiale, la comparaison incessante des japonais vis à vis des occidentaux.
Le réel est bien ancré, l'aventure a une date, on sait où et quand elle se déroule. On découvre ce japon des années 40, ses coutumes et ses manières de faire, ses kimono et la cérémonie du thé.
Miyzazki nous dévoile ce qui est peut-être un homme réalisé. Jiro est passionné, travailleur acharné, calme et respectueux, et courageux. Et c'est dans cette vie que va (re)surgir Nahoko, et que Miyazaki pourra teinter de toute sa poésie le dur quotidien de ses héros.