Hayao Miyazaki est un Dieu de l'animation japonaise. Un travailleur forcené et consciencieux qui suite à la réalisation de ce dernier long-métrage, annonce une horrible nouvelle : la retraite. Difficile à croire, mais le monsieur affirme qu'il est trop vieux pour continuer, et se contentera de courts-métrages ou de simples participations.
"Le vent se lève, il faut tenter de vivre". Ce dernier dessin animé est à première vue un chef d'œuvre, un chef d'œuvre d'esthétisme, de poésie et d'onirisme. Le sujet du film est l'aviation, plus particulièrement le héros japonais Jiro Horikoshi qui a dédié sa vie à aéronautisme. Nous suivons donc la vie de ce rêveur dans un dessin animé merveilleux destiné avant tout à un public adulte, comme si son public avait grandi avec lui.
Biopic parfaitement réussi où on ne peut que être bouché bée devant le talent de l'animateur où chaque plan est un délice, chaque dessin est sublime et sublimé par une musique envoutante. C'est un arc-en-ciel de toute beauté dans le milieu de l'animation. L'histoire quand à elle, est bien menée, c'est un bonheur de suivre ce garçon dans sa montée professionnel, ses rencontres entre collègues, simples figurants et surtout sa rencontre amoureuse qui aboutit à un des plus touchants couple de ce siècle. C'est du pur bonheur et les personnages sont extrêmement attachants en particulier la jeune dulcinée et l'étranger allemand aux yeux étoilés .
Mais pourquoi 7,5/10 ? Quand il y a un arc-en-ciel, il y a de de la pluie. Le Vent se lève est un biopic sur un aviateur, et l'aviation est une passion de Miyazaki et il est donc normal que l'essentiel du film y soit consacré, et moi, les avions ça me fait chier, le réalisateur n'a pas su me partager son idolâtrie, les constructions d'avions ça m'ennuie, et son talent ne suffit pas. Il faudra attendre les contextes politiques et amoureux pour me réintégrer à cet univers fabuleux.
Bien plus qu'un simple biopic, ce dessin animé peut s'assimiler à une autobiographie. Jiro ressemble énormément à Hayao et leur vies sont étrangement semblables. Tout comme notre petit aviateur peu confiant en lui à cause de sa myopie, tous deux ont pensés ne jamais réussir à atteindre leur rêves à cause de cet handicape. D'autant plus qu'ils fument tous les deux comme des pompiers.
Le film dispose d'un côté dramatique, où la maladie se mêle à nos personnages, tout comme elle s'est immiscé dans la vie de notre Japonais préféré, la tuberculose ayant touché sa maman, il l'a instinctivement mise en avant et nous sommes tous touchés par ce triste destin de porteur de ce virus.
Par la suite dans le film, on observe le malaise des nippons, complètement perdus et en retard au niveau technologique, complètement dépassés par les événements et les créations italiennes et allemandes. Il se trouve que Miyazaki a toujours crû être en retard au niveau de l'animation, car dans les années 70-80 Disney est au top, et même la France l'émerveille notamment avec le dessin animé de Paul Grimault : Le Roi et l'Oiseau. Comment un petit pays comme la France, loin d'être spécialiste du dessin animé arrive à faire un tel prodige ? Notre pauvre monsieur en fit une dépression et se remit en question.
Malgré ses pensées Hayao Miyazaki fut et est toujours un génie, un icône historique intemporelle qu'on n'oubliera jamais. Un réalisateur qui a su se démarquer en créant des dessins animés qui touchent n'importe qui, enfants comme adultes, avec des convictions et des bons sentiments qu'il nous a transmis dans toutes ces œuvres.
"Le vent se lève, il faut tenter de vivre". Le fondateur du studio Ghibli a eu une vie riche, et à surtout su émerveiller les nôtres, avec toute sa créativité. Il nous offre SON dernier long-métrage afin de vivre à tout jamais avec lui.