Dernière bête sortie de l'imagination de M. Night Shyamalan, Le Village a souffert d'une production chaotique,avec notamment un procès contre Lucky Mc Kee, l'auteur de May. En effet, ce dernier réalisait son deuxième film "The Woods", et le problème était que le titre originel du Village était bel et bien "The Woods". Shyamalan pestait donc contre Mc Kee, chacun voulant défendre le titre de son film. La suite est évidente: Mc Kee a gagné son procès, forçant Shyamalan à nommer son nouveau film "The Village". Et force est de constater que celui-ci est certainement beaucoup plus approprié au film. Fable horrifique complétement fantastique car entraînant jusqu'au bout le doute du spectateur sur la nature de ceux-dont-on-ne-doit-pas-parler, The Village est avant tout un conte avec une morale à la fin, toute mesurée qu'elle soit.

Ainsi, on y voit à la fois une farce anti-capitaliste comme un plaidoyer contre la diabolisation de l'activité citadine. Mais, comme toujours chez Shyamalan, on assiste à un spectacle de toute beauté, parfaitement maîtrisé, mêlant classicisme et inventions en tous genres. Côté casting, le sieur s'est une fois de plus bien débrouillé puisqu'en plus de Joaquin Phoenix et Bryce Dallas Howard, tous deux totalement resplendissants, on trouve Sigourney Weaver dans un rôle à la limite du contre-emploi, William Hurt, Adrien Brody et même Brendan Gleeson. Du beau monde donc, savamment employé pour faire douter le spectateur jusqu'au bout sur le bien-fondé de cette communauté. Une chose est sûre: Shyamalan est décidément un maître de l'angoisse et il parvient à nous titiller encore sur un sujet qui lui est cher: la croyance. Ici, c'est plus de croyance en le potentiel émotionnel du cinéma qu'il s'agit, puisque le spectateur choisit clairement son camp ici: il y a ceux qui décident de ne pas croire en la légende et qui subissent le film, et ceux qui y croient et qui vivent le film. Une merveilleuse déclaration d'amour à l'imagination. Encore merci M..
montagneni
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le 24 mars 2013

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