"Je fais un sale métier, mais j'ai une excuse, je le fais salement..." !


Je fais un sale métier, mais j'ai une excuse, je le fais salement...



Pierre Dux, qui l'avait eu comme élève au Conservatoire, avait dit à Jean-Paul Belmondo qu'il ne tiendrait jamais une belle femme dans ses bras. Si 98 % des films dans lesquels a joué Bébel prouvent d'une manière flamboyante que les dons de voyance de Dux laissaient un peu à désirer, Le Voleur lui donne au moins raison. Ben oui, parce que dans ce film Bébel ne tient pas une belle femme dans ses bras... mais six... Geneviève Bujold, Marie Dubois, Françoise Fabian, Bernadette Lafont, Marlène Jobert et Martine Sarcey...


Autre grand intérêt du film, les seconds rôles, Julien Guiomar, irrésistible en abbé beaucoup plus proche des coffres à bijoux que de l'autel, Paul Le Person, et le toujours génial Charles Denner, qui n'apparaît que quelques minutes mais qui se permet pendant ces dernières de voler la vedette à notre Bébel national...


Bien sûr, il y a aussi ce dernier, notre légende du cinéma, notre monstre sacré, celui qu'on croirait notre ami tellement il apparaît proche de nous tout en paraissant, paradoxalement, au-dessus du commun des mortels. Est-il nécessaire de faire étalage de tout ce que représente Belmondo ? Non, laissons la pellicule le faire beaucoup mieux à notre place...


Mais, comme si cela ne suffisait pas pour faire notre bonheur, pour en revenir au cœur du film, c'est quoi Le Voleur ? Ben, c'est le film d'un Louis Malle en très grande forme dans sa verve "critique féroce de la société", où chaque séquence est un véritable cocktail Molotov lancé sur la médiocrité, la petitesse bourgeoise, dans tout ce qu'elles ont de plus gerbantes. Là, c'est tout un festival, pas une seule occasion de manquée pour appuyer là où ça fait très mal. Que l'idée de départ ne vous trompe pas, pas d'élégance romanesque et romantique à la Arsène Lupin, juste une vision froide et cynique, donc particulièrement jouissive, de la société par le truchement bourgeois, avec son obsession maladive de l'appât du gain. Affreux, sales et méchants... ça pourrait être un titre alternatif de ce film particulièrement cinglant du début jusqu'à la fin.

Plume231
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le 27 janv. 2017

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