Ce n'est pas un secret ; Louis Malle admirait beaucoup beaucoup Robert Bresson après avoir travaillé pour lui mais aussi dans la rigueur de sa mise en scène. Ici, il propose la vie d'un voleur à la fin du XIXe siècle, incarné par Jean-Paul Belmondo, mais dont l'échec sentimental et personnel va le pousser à devenir petit à petit le roi du larcin.
Je ne remettrais pas en cause ce que l'acteur fait, car il est presque à contre-emploi de ce qu'on connait de lui ; un ton atonal, qui n'en fait point trop, et dont l'action se compte sur les doigts d'un manchot. C'est là que je dis qu'il en presque Bressonien, ce qui n'a été que trop peu exploité dans sa carrière.
C'est plus la mise en scène, molle au possible, que je condamnerais, car il faut dire qu'il se passe très peu de choses ; c'est plus dans les dialogues signés Jean-Claude Carrière que j'y trouve une belle fougue, ainsi que dans les autres acteurs présents, comme Genevieve Bujold, Françoise Fabian, Charles Denner, et une jeune Marlène Jobert, que Belmondo retrouvera dans Les mariés de l'an II.
Le thème du voleur est en fin de compte peu exploité dans le cinéma, mais il est à mettre en parallèle avec la solitude, dont celle que vit Belmondo, ne pouvant ni se marier avec celle qu'il aime, ni profiter de sa fortune familiale. Je trouve cela assez peu exploité dans le film, mais je lui reconnais des qualités, dont les acteurs, et une reconstitution qui ne sonne pas faux. Mais c'est trop peu pour me convaincre...