Alors que George devient majeur, il espère bien récupérer sa fortune familiale, et la main de sa cousine. Pas de bol, son oncle lui a spolié les deux ! George va rapidement devenir un voleur, et rencontrer un gang habitué à dévaliser la haute bourgeoisie européenne...
Pas vraiment un film criminel, "Le Voleur" est à mi-chemin entre drame et comédie. Il y a clairement de l'humour, souvent noir, à travers la peinture de ces bourgeois déconnectés et de ces femmes opportunistes. Ou les répliques saillantes de Belmondo, et celles de son complice, un abbé aux airs sérieux qui cache un redoutable chef de bande (excellent Julien Guiomar !).
Mais aussi un aspect mélancolique. Car le protagoniste ne vole pas vraiment pour l'argent, et l'on sent une pointe de tristesse dans ses motivations qui ne seront peut-être jamais satisfaites. Et puis le film se déroule dans les années 1890, présentées comme un tournant de ce petit monde de criminels. Habitués à voyager en Europe pour détrousser généreusement leurs victimes, les brigands vont se frotter à l'anarchisme, et à une société qui les tolère de moins en moins.
Le tout filmé avec une certaine noirceur, et de l'ambition dans les décors (nombreux intérieurs très convaincants). Je reprocherai quelques lenteurs sur deux heures, mais l'interprétation de Belmondo moustachu fait sans mal passer la pilule.