Faire découvrir au spectateurs un personnage historique bienfaisant, mais injustement méconnu du grand public semble être un procédé à la mode en ce moment. Il y a maintenant un peu moins d'un an, sortait un film magnifique intitulé Une Vie, qui retraçait l'histoire authentique d'un Britannique qui, à la veille de la seconde guerre mondiale, avait sauvé d'une mort certaine plusieurs centaines d'enfants juifs. En plus d'avoir un thème relativement proche, Lee Miller, reprend exactement la même structure narrative que le film de James Hawes. Il débute à une époque contemporaine (enfin 1977 en l’occurrence, l'année de la mort de l 'héroïne) et se déroule ensuite dans un long flash-back, fait de souvenirs amenés de façon plus ou moins chronologiques et entrecoupés de brefs retours au présent.
Mais la ou dans Une Vie les souvenirs de Nicholas Winton nous embarquaient immédiatement dans une histoire dramatiquement intense et palpitante, rien de tel ici. Le film de Ellen Kurras démarre au contraire trés doucement par une de sorte de prélude (les "jeunes années"), et ensuite, sur un mode un peu biographique, prend un temps assez long à se mettre en place. Ce n'est qu'à la moitié du film que l'histoire démarre vraiment.
Pour le reste, il est difficile de reprocher quoi que ce soit à Lee Miller, sinon son académisme. Le film est réalisé avec beaucoup de soin, mais semble comme plombé à la fois par le sérieux de son propos et le respect qu'il doit au travail de cette femme hors du commun. Entre féminisme, académisme et nécessaire pudeur vu les sujets traités, c'est un peu comme si on voulait avant tout éviter les maladresses et les faux pas (en le réussisant trés bien dans la dernière partie du film au sein du camp de concentration). Mais à trop vouloir être sérieux et respectueux on finit par être un peu terne. C'est dommage, car la véritable Lee Miller ne l'était visiblement pas du tout.
Ce qu'il manque à Lee Miller c'est simplement ce petit truc en plus qu' ont les meilleurs films: un ton original, une réalisation inspirée, ou un grain de folie. Mais Ellen Kurras n'est ni Spielberg, ni Tarantino et semble en réalité un peu dans l'ombre d'une Kate Winslet productrice et interprète principale, qui porte véritablement le film sur ses épaules. Si la comédienne est vaillante et présente dans presque tous les plans, elle n'a toutefois pas le talent d'un Anthony Hopkins ou d'une Helena Bonham Carter pour reprendre la comparaison avec le film plus haut.
Finalement le plus beau moment du film c'est le générique de fin ou l'on voit quelques véritables photos de la vraie Lee Miller accompagnés de quelques éléments historiques. D'un coup c'est la réalité de l'Histoire qui transperce l'écran et Il y a plus d'émotion que pendant tout le film.
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