Une suite étonnamment réussie

J’ai découvert récemment le premier film Anchorman (Légendes vivantes en vf). J’avais apprécié cette comédie qui, même si l’humour n’est pas fin, arrive à provoquer le rire assez facilement grâce au talent de ses acteurs. J’ai donc voulu voir la suite (une suite tardive car 10 ans après le premier) en pensant découvrir une suite de gags ressemblants à ceux du premier, un film sans réelle utilité. Et j’ai été agréablement surpris !

Dans cette suite, Ron Burgundy se retrouve au chômage alors que sa femme décroche le meilleur poste sur l’antenne. Il est alors approché par la première chaîne d’informations en continu (auquel personne ne croit) pour animer la tranche de la nuit. Il réunit alors son équipe de San Diego.

Ce scénario permet alors de retrouver les personnages du premier film, dont les défauts sont toujours les mêmes, voire sont accentués. Les gags sont pour la plupart réussis, fidèles à l’esprit de leurs prédécesseurs. On peut noter quelques références à ces derniers, mais pas trop, ce qui rendrait le tout lourd et exclurait totalement le public n’ayant pas vu le film précédent. On peut cependant retrouver la séquence de combat entre les différentes équipes de journalistes du premier film, avec ici encore une surenchère d’absurdité et de caméos (assez impressionnants par ailleurs). C’est d’ailleurs la force de leur humour : forcer l’absurdité à son maximum pour faire rire le spectateur.

Mais si le film s’était contenté d’une nouvelle histoire pour permettre les facéties de ses acteurs, il aurait certainement été moins réussi que le précédent, car là où il y a avait la surprise et la découverte des personnages, il n’y aurait eu ici qu’un sentiment de répétition. Ce qui fait la force d’Anchorman 2, c’est son message. En effet, le film fait passer un message très clair pour le public : il dénonce le dérapage des chaînes d’infos (et des journaux en général) vers des sujets dont le seul intérêt est d’attirer le public et d’augmenter l’audience, en dépit de la réelle information.

J’ai donc été agréablement surpris par cette comédie qui ne se contente pas d’amuser le spectateur, mais qui en profite pour l’amener à réfléchir sur le monde de la télévision et des journaux télévisés. Une suite surprenante !