Vu il y a longtemps et beaucoup apprécié, je n'étais pourtant pas trop inquiet à l'idée de revoir ce méga-classique de mon adolescence : à raison. Non pas que Luc Besson soit le plus subtil ou le plus complexe des réalisateurs, mais c'était vraiment l'époque où il maîtrisait à fond son sujet et n'en faisait ni trop ni pas assez, juste ce qu'il faut pour accrocher le spectateur et faire de « Léon » ce qu'il est aujourd'hui : un film culte. Pourtant, rien de très sophistiqué, mais le scénario se tient, c'est vraiment bien foutu, accrocheur et aussi invisible soit-il, ce héros en impose, la silhouette de Jean Reno collant parfaitement au profil, avec ce qu'il faut d'humour, là encore sans en faire trop.
Je me rappelais, en revanche, d'un Gary Oldman beaucoup plus présent, ce qui m'a un peu frustré (ce qui ne l'empêche pas d'avoir la meilleure réplique), mais la méga-grosse révélation reste évidemment Natalie Portman : je suis d'accord, c'est un peu facile d'écrire cela vingt-cinq après, mais on voyait déjà un immense potentiel, du genre qu'on ne voit jamais chez des enfants acteurs de cet âge-là : le cinéma actuel doit se réjouir d'avoir un tel talent. Un film d'action, mais sans trop d'action et avec de vrais personnages, pas si prévisible dans son déroulement et doté de quelques scènes cultes (le concours d'imitations en tête) : réussi.