Luc Besson et Jean Reno sont deux personnalités du cinéma français pour lesquels je n'ai pas d'affection particulière ni d'admiration démesurée, loin de là. Mais force est de reconnaître que leur collaboration aura au moins donné vie à ce très bon film.
"Léon" décrit la relation ambigüe mais touchante entre un tueur professionnel et une orpheline âgée de treize ans. Ces deux âmes solitaires vont d'abord se croiser par hasard, puis apprendre à s'apprivoiser et finir par s'entraider dans une quête de vengeance contre un agent corrompu.
Ce duo improbable est composé de Jean Reno, tueur illettré qui découvre à peine les émotions, et Natalie Portman, véritable révélation du film, qui donne à cette gamine une profondeur vertigineuse. Gary Oldman complète le casting en vilain méchant.
Le mérite de Besson est d'avoir su donner à son sixième long-métrage une esthétique américaine, en conservant une sensibilité européenne, se prévalant intelligemment de tout happy end par exemple.
Avec les années, "Léon" est devenu culte pour de nombreux spectateurs ; sans forcément partager une telle admiration, force est de reconnaître l'impact de ce très bon film, qui reste sans doute le summum de la carrière de Luc Besson.