Les Adieux à la reine par dadujones
Ah bah tiens, la bonne surprise.
J'étais pas emballé au vu du sujet (que je connais plutôt bien au demeurant), mais c'était vraiment un film intéressant. Plus par sa réalisation et son ambiance que par son casting d'ailleurs, puisque Diane Kruger ne m'a pas bien convaincu en Marie-Antoinette (ni Xavier Beauvois que je trouve médiocre en Louis XVI), et surtout je déteste l'interprétation de la duchesse de Polignac, personnage qui mérite l'excellence charismatique, mais campé par Virginie Ledoyen, avec sa tête de cul et son jeu de moule (aaaah je suis désolé, Ledoyen, c'est physique, je l'ai toujours trouvée immonde, voire gênante, du coup je suis mal placé pour en parler sereinement...)(A cette occasion, j'ai une pensée pour la Du Barry jouée par Asia Argento: elle eut fait la Polignac avec maints avantages écrasants sur sa consoeur française). Comme souvent dans ce genre de film, et dans le cinéma français classique, les seconds rôles sont particulièrement bien, voire mieux campés: Noémie Lvovsky excellente en Madame Campan, et Michel Robin en Monsieur Moreau (quoique qualifier Michel Moreau d'excellent tient de la banalité...).
Mais pour tout le reste, j'ai été conquis. Pour l'unité de temps, l'ambiance de Versailles vu par le petit bout de la lorgnette, par les yeux d'une lectrice occasionnelle de la reine (jouée par Léa Seydoux, très -trop?- classique, mais crédible), par cette représentation sinistre d'un Versailles froid, vide, silencieux, abandonné, tristement immense, dont les derniers nobles pathétiques fuient dans une ambiance fin de règne très bien dépeinte. Que le couple royal soit secondaire fait aussi du bien.
Voilà, ça se regarde avec plaisir, je trouve. Même si néanmoins à la lecture de certaines critiques négatives et pertinentes, je me demande s'il est si évident à aborder quand on ne connaît pas bien le contexte immédiat. D'un autre côté, les historiens amateurs et professionnels auraient de bonnes raisons de râler sur certaines libertés prises.
Pour ma part, je me suis laissé porter sans grande difficulté.