Le caïd Rocky Sullivan (James Cagney) sort de taule et chambarde derechef la jungle mafieuse (gangsters, avocats véreux, flics corrompus) new-yorkaise.
Il retrouve aussi son ami d'enfance devenu prêtre et chaperonnant des délinquants.
Ce sont ces jeunes gens livrés à la rue qui sont (censés être) au cœur de l'histoire de Michael Curtiz. Le retour dans le quartier de leur sombre idole met en effet à mal les efforts du curé pour tenter de les maintenir dans le droit de chemin.
Rocky ne sème donc pas la pagaille que dans le monde des voyous professionnels...
Comment ces télescopages vont-ils finir ?
Soapy and those kids, give them a break, will you? Don't offer them any more money. Don't encourage them to... to admire you.
Le propos général est séduisant, mais Michael Curtiz ne parvient malheureusement pas à faire vivre avec fluidité les deux récits parallèles au fil rouge (sur la protection des mineurs) :
* les relations houleuses et peu convaincantes de Rocky avec le milieu prennent maladroitement le dessus sur le sujet principal
* la romance de Rocky avec Laury < Ann Sheridan, qui joue très juste quand Cagney, lui, en fait des tonnes > est totalement bâclée
À ce scénario bancal s'ajoutent des choix très discutables, des erreurs :
- L'interminable partie de basket-ball
- L'agitation forcée des jeunots, toujours en train de se chambrer
- la tentative d'assassinat foireuse de Rocky, chez l'épicier
- Cagney qui tire au pistolet comme on fait du baby-foot
- Laury, si posée, si lucide, qui se retrouve en manteau de fourrure du jour au lendemain
- la décision extravagante du prêtre de s'attaquer à son vieil ami
- la fin invraisemblable (Capra lui-même n'aurait pas osé !)
...
Grosse déception