Le premier opus était simple et limpide, un récit presque enfantin, nous présentant le bestiaire fantastique de Newt Scamander avec autant de candeur que la visite guidée d'un zoo. Il en était resté un sentiment de fraicheur vis à vis de l'univers Pré-Harry Potter mais aussi la frustration d'une trop grande facilité d'écriture.
Ce second volet, bien plus sombre, reprend la trame initiée dans le premier autour de Grindelwald et Creedence, cette fois-ci étoffée par une flopée de personnages, Dumbledore et Lestrange en tête de file. Fini donc l'étalage d'animaux superflus, le scenario s'immisce lentement mais surement vers une rivalité de clans, tout comme Serpentard vs Gryffondor. Le Paris des années 20, tout comme le New York du précédent, est représenté de manière sommaire et graphique, ne mettant en valeur que quelques lieux symboliques et portant l'accent sur des décors imaginaires; un grand amphithéâtre sous le Père Lachaise, un Ministère français de la magie Art déco, façon Galerie Lafayette... JK Rowling étend son univers au delà du Royaume Uni, mais ne s'y attarde pas. Le personnage de Nicolas Flamel, prometteur, n'est que très peu exploité et ce, malgré l'immense richesse historique qu'offrait la capitale.
La différence de ton entre les deux films et la densité du récit installe une certaine confusion de prime abord mais ouvre quantité de pistes pour les suivants. De nombreuses histoires secondaires sont amorcées sans que l'on sache encore où elles nous mèneront, tandis que des révélations, dont personne ne se souciait, surgissent. Les 'Crimes de Grindelwald' est un film transitoire qui rompt avec le caractère démonstratif du premier en forçant les fans de la première saga à s'interroger sur la multitude d'indices disséminés et la complexe ramification entre les personnages. A vouloir trop diversifier l'intrigue, il risque de mettre à l'écart le spectateur moins averti ou peu curieux, voire contrariera le fan intransigeant qui n'acceptera pas les quelques souplesses scénaristiques. Malgré tout, la manière dont cet univers s'élargit n'est pas redondante et le final, contesté par certains, reste ouvert.