En 2016, les Animaux Fantastiques débarquait afin de nous faire replonger dans l'univers d'Harry Potter. Tentative ratée de se servir de la qualité d’une franchise et de son succès, ce premier film était non seulement creux mais aussi dénué de tout intérêt. Sans être non plus d'une franche réussite, ce second opus permet enfin de commencer l'intrigue moyennant quelques crimes en terme de cohérence des faits.
Ceux qui connaissent bien l'univers d'Harry Potter savent que le monde des sorciers est loin d'être inintéressant sans le personnage vedette des films de notre enfance. Des conflits, des guerres, et des thématiques intéressantes se sont joués bien avant la naissance de "l'enfant qui a survécu", notamment concernant Grindelwald et son ascension pour une maitrise totale du monde des sorciers sur celui des Moldus. On se retrouve donc quelques mois après la capture du célèbre mage noir, l'occasion pour lui après une évasion réussie de partir en campagne afin de gagner en popularité et asseoir la légitimé de ses idéaux. C'est aussi l’occasion pour l'intrigue de réellement commencer, même si le titre original "les Animaux Fantastiques" s'en retrouve presque totalement obscurci. En effet, les créatures ont moins d'importances et moins de temps à l'écran, l’objectif étant de narrer l'ascension dangereuse d'un mage noir incarné avec brio par Johnny Deep.
Pâle comme la mort, moins affreux qu'un Voldemort mais plus glaçant, Grindelwald s'avère être un antagoniste non seulement puissant mais intéressant par sa manière de guider ses ambitions et de les faire partager. Face à lui, un jeune Dumbledore tout aussi brillamment incarné par Jude Law. Si on connait bien le personnage en tant que directeur de Poudlard il n'est à cette époque que professeur. Seulement déjà à cette période, il est considéré comme l'un des plus grands sorciers et seul égal de Grindelwald. Mais le grand intérêt du film Les Crimes de Grindelwald, c’est le climat politique entretenu par les discours du mage noir. Ici, J.K. Rowling livre avec intelligence un antagoniste qui ne se caractérise pas comme un pur méchant. Pas seulement parce qu'il a été jadis un grand ami (et plus) de Dumbledore, mais surtout en se montrant comme quelqu'un qui n'est pas si agressif et qui ne souhaite pas que mort et désolation pour ses opposants. A travers ce penchant politique, la saga Harry Potter sort de son aspect parfois trop manichéen, et décide de nuancer un point de vue profondément mauvais au premier abord. Ou alors, peut-être est-ce le pouvoir persuasif de Grindelwald qui est si grand que même la plus obscure des pensées se transforme en un idéal positif.
Quoi qu'il en soit, malgré ses enjeux intéressants et ses thématiques, Les Animaux fantastiques : Les Crimes de Grindelwald repose en grande partie sur du fan-service, notamment par la présence ou des références à des personnages et/ou objets bien connus de l'univers d'Harry Potter. Malheureusement, ce fan-service conduit à plusieurs incohérences que les fans auront décelés rapidement. Les premières victimes sont surtout la présence de certains personnages à des moments où ils ne devraient pas être ou à un âge qui chronologiquement ne correspond pas. Mais les plus lourdes d’entre-elles concernent surtout les sous-intrigues des sous-intrigues qui s’entrecroisent et provoquent des révélations qui semblent bien difficiles à justifier. Notamment sur le cas de Croyance et son passé compliqué.
En somme, Les Animaux Fantastiques : Les Crimes de Grindelwald sait être rafraîchissant en sortant du concept habituel des productions autour de l'univers d'Harry Potter. Cependant, J. K. Rowling commet quelques crimes qui n'ont pas manqué de bouleverser quelques fans. Sans aucun doute, le grand défi sera celui de clôturer cette aventure comme il se doit avec respect de la franchise, mais surtout avec les justifications adéquates.