Ah ça ! Après des films comme « Le tout nouveau testament » sorti l’an dernier, ou bien encore le tout récent « Les premiers, les derniers », on ne pourra pas dire que le cinéma belge ne manque pas de personnalité et de caractère. Pour le coup, ces « Ardennes » là sont un petit peu dans la même mouvance : on a là du cinéma très plastique, très dynamique, très audacieux dans l’écriture, bien loin des caricatures dardenniennes qu’on cherche souvent à nous vendre. Et franchement, sur moi, ça marche. Pourtant c’est cru, c’est socialement misérable, c’est terne. Mais de tout ça, Robin Pront, parvient à une tirer une atmosphère totalement prenante. Les décors sont envoûtants, le récit est dynamique, et l’intrigue dispose d’une belle marge de manœuvre. Et là où le film sait se faire habile, c’est qu’il parvient justement à rendre ses personnages touchants, malgré leurs gueules et leurs situations fracassées. Pour le coup, l’empathie est indispensable pour que la mécanique de descente aux enfers à laquelle nous invite le film nous prenne vraiment aux tripes. En tout cas, sur moi, ça a bien marché. Je ne suis pas trop client des univers aussi noirs et poisseux, mais là, je dois bien reconnaitre que la maitrise de l’ensemble m’a fait adhérer autant qu’il était possible à la démarche globale. Un film rude mais efficace…