Alors bon, comment ça se peut qu'un script comme celui là trouve une prod, sérieux ? Spirou pickpocket, lâche et pour finir, meurtrier ? Incarné par un ado à charisme d'huître ? De deux huîtres, admettons. Si l'auteur du script n'aime pas le spirou de franquin, ça le regarde. Il a le droit de le trouver niais ou boyscout, pas celui de s'approprier le travail d'un auteur (un vrai) pour le dénaturer à ce point. Remarque, peut être qu'avec du talent on peut tout faire. Avec du talent. De l'envie suffit peut être. C'est ce qu'ont dû se dire les producteurs, sauf qu'ils ont confié le scénar à un trio qui n'aime pas Franquin et qui s'ingénie à vider les personnages de toute substance pour n'en garder que des costumes. De fait, le machin est d'une vacuité abyssale et, confortant la thèse d'un total désintérêt des scénaristes pour l'œuvre originale, les seuls personnages issus de leur fertile imagination se trouvent être ce couple de nervis Dupond-Dupont qui sont ni de Franquin ni d'adam. Le script n'adapte pas les personnages originels, il les nie. À tel point qu'on se demande si les scénaristes n'ont pas une vengeance personnelle à prendre sur les bons auteurs qui ont l'outrecuidance d'exister. Ou alors sur les grooms.
Sans être de nature idolâtre, je suis outré par cet irrespect irréel pour le travail d'autrui. Il a au moins le mérite de nous éclairer sur l'opportunisme des auteurs et/ou des producteurs. Je ne vois dans cet objet qu'un nauséabond produit fécal et collectif, issu d'une bande de culs à l'affût d'un profit qu'ils croyaient facile. Parce que s'ils ont bossé pour pondre ça, c'est grave grave. J'espère bien qu'ils ont floppé de concert suite à ce rendez-vous latrinal.
Alex Lutz, vous jouez fantasio, pas Priscilla folle du désert. Le côté féminin de fantasio n'est pour le coup pas une invention, mais lui mettre des plumes comment ce fait-ce, c'est nimp. Si au moins c'était drôle ! Et puis si vous tenez tant à nous montrer un fantasio sexué, amoureux et hetero, il faudrait savoir sortir de votre sempiternel personnage (ou de celui de vos one man show) qui est selon moi la parfaite définition du cabotinage : jouer l'effeminé pour passer pour précieux c'est l'image même du môme qui fait l'intéressant. L'erreur est cependant plus à imputer au casting.
Quant à Pacôme, je ne vois qu'une raison pour qu'il passe de grand échalas à petit gros : le bankable Christian Clavier a dû se négocier un bon petit cachet en échange de sa présence à l'affiche. Il est sinon parfaitement transparent.
L' infâme savant fou limite nazillon qu'est Zorglub passe quant à lui de l'originel pathétique glaçon gaffeur à pathétique et verbeux garçon coiffeur hystérique. Y'a pathétique en commun, c'est fantastique ! En même temps, incarné par Ramzy, le choix n'en pouvait être que délibéré.
Seccotine passe de brindille wallonne blafarde, opportuniste et hyperactive à méditerranéenne généreuse et mollasse au grand cœur. Franchement, on est en présence d'un attelage d'acteurs aussi peu crédibles que mal assortis. Nakache et Lutz, c'est autant un couple à l'écran que des chaussettes depareillées.
Je suis sûr que pléthore de jeunes cinéastes en herbe ou au début de leur carrière rêveraient de la moitié du budget accordé à ce bidule. L'industrie du cinéma français ne fait montre ici que d'une consanguine cooptation qui résonne avec son aristocratique dynastisation.