Adaptation de la pièce de théâtre éponyme du dramaturge russe Gorki (1902), Les Bas-fonds d'Akira Kurosawa transpose dans le Japon féodal l'histoire de personnes vivant dans l'extrême pauvreté mais dont le quotidien sera bouleversé par l'arrivée d'un vieux pèlerin qui va leur insuffler un nouvel espoir.
Tourné en 1957 (la même année que le chef d'oeuvre Le château de l'araignée), Les Bas-fonds se passe dans un huit-clos, une vieille baraque où logent les protagonistes. Les personnages s'y croisent, passent le temps par des activités semblant futiles, rigolent ensemble, se disputent souvent, se morfondent dans la tristesse avant de regagner espoir.
Le pari de Kurosawa est toutefois en grande partie raté, la faute principalement à une direction d'acteurs plombant toute subtilité. Le jeu des acteurs est caricatural à l'excès à commencer par Toshiro Mifune qui interprète un voleur. La surenchère permanente empêche le film d'avoir des moments de grâce et assourdit au contraire le spectateur.
La scène finale, durant laquelle les personnages se lancent dans une chanson cacophonique avant d'être interrompus par une tragique nouvelle, est symptomatique de cet absence de relief. L'excès du film - qui dure par ailleurs deux heures - annihile toute empathie et émotion. Une grande déception donc.