Déjà, ça commence très fort : la scène du roulage de pelle toutes babines dehors, avec une évocation subtile, quasiment hors-champ, des ravages de l'acné juvénile, j'adore... J'ai des haut-le-coeur réjouis à chaque fois que je revois cette première séquence assortie d'une pétillante musique...
Car oui, je le vois et le revois, et, chose inédite chez moi, je me marre de plus en plus.
Peut-être la frustration d'être complètement passée à côté de La Cité de la Peur à l'époque où absolument tout le lycée n'avait que les répliques de ce film à la bouche, en tout cas je ne peux m'empêcher de sortir des phrases entières de ce chouette pseudo-navet en boucle, à tout le monde, partout, voire d'inciter les gens à me répondre sur le même ton... C'en est presque angoissant :)
Ce que j'aime en réalité, au-delà de quasiment toutes les scènes 100% labellisées - par mes soins - plus vraies que nature (de ma maigre expérience de fouineuse sournoise tapie dans les couloirs de collège), c'est qu'à mon sens tout est parfaitement dosé : si les dialogues sont parfois navrants, creux, ils n'ont sont pas moins incroyablement réalistes et amusants (dans le sens où on se moque autant que l'on se sent touché). On dirait quasiment que le réalisateur tourne les instants les plus drôles de vrais gens de la vraie vie.
La seule comparaison qui me vient en tête c'est l'émission belge Striptease, qui en son temps arrivait à saisir des tranches intéressantes quoique parfaitement ordinaires de l'existence de personnes qui par la magie de la médiation de la caméra nous apparaissaient soudainement extrêmement riches, humaines et drôles.
Rien que pour les scènes du spiritisme et du jeu de rôle à deux balles, le film vaut le détour.
Et je traite de crypto-fasciste quiconque osera défier mon propos élogieux ;)