La vraie erreur serait de ne pas comprendre ce film. De mal le saisir, de ne pas le voir selon le bon angle.
L'erreur serait de manquer l'humour tristement noir qui se glisse derrière celui gras et bien crade des apparences.
Il serait aussi triste de penser le trait grossier sous-prétexte qu'il est seulement extrêmement caricatural, surréaliste et cartoonesque. On oublie aussi que Riad Sattouf adapte ici sa BD.
Il serait dommage enfin de prendre Les Beaux Gosses pour un film ridicule, gratuit et vulgaire, alors qu'il est bien plus que cela : un délicat film sur l'adolescence qu'il croque de la façon la plus burlesque et malsaine qui soit, au trait gras, sale et volontairement débile (et par là-même absolument hilarant), et qui donne la part belle à d’édifiantes partitions d'acteurs toutes plus perchées les unes que les autres, le tout avec un rythme hard-core, une photographie épileptique (qui n'est pas sans rappeler le trip halluciné qu'était Les Visiteurs premier du nom) et une énergie folle.