Le dernier film de Christophe Honoré promettait beaucoup. Il signait un retour à un genre, la comédie musicale, qui fit son succès et alignait un casting prestigieux (Ludivine Sagnier, Chiara Mastroianni, Milos Forman, Louis Garrel, Catherine Deneuve pour ne citer qu'eux). Le duo mère/fille Mastroianni/Deneuve était même très attendu.

Faute est d'avouer que Honoré loupe tout ou à peu près tout. Sa fresque romanesque promise d'une histoire d'amour de plusieurs générations et sur plusieurs décennies se révèle être une histoire plate et pessimiste. Chacun passant à côté de son véritable amour, ratant sa vie ou trouvant la mort.

Honoré est aussi un cinéaste noyé sous ses références. On ne peut penser qu'à Truffaut et à son « Homme qui aimait les femmes » lorsqu'il multiplie les plans sur les jolies jambes de ses héroïnes. Il finit par abuser de ces plans pendant près de 2h20, lassant le spectateur qui se dit que l'homme manque d'imagination. Quant il se décide à faire confronter les évènements historiques à son histoire, son style est aussi lourd que ce soit lorsqu'il faut représenter le Printemps de Prague et la réaction soviétique qui s'en suit ou les attentats du 11 septembre à New-York.

La réalisation est aussi très classique, sans originalité. Ou s'il y en a, c'est du déjà-vu. La photographie est assez « passe-partout », mettant mal en relief les acteurs et leurs sentiments. Quant aux chansons d'Alex Beaupain, on touche le fond tant elles se ressemblent toutes et qu'on en retient aucune à la sortie du film. Aucune ne viendra vous trotter dans la tête comme un refrain lancinant. Les paroles sont elle aussi bien loin d'être l'œuvre d'un poète. La durée du film pose aussi problème : très long, trop long.

Enfin, signalons le bon point du film : la performance assez magistrale de Catherine Deneuve qui lorsqu'elle est associée à sa fille, Chiara, est sublimée tant il existe une alchimie certaine entre les deux. Quant aux autres membres du casting, ils tiennent leur rôle de façon somme toute assez correcte mais ne peuvent s'épanouir face à si peu de consistance scénaristique.
potaille
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le 7 sept. 2011

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