Film de Christian-Jaque réalisé en 1963 c'est-à-dire dans la dernière partie de sa carrière. Curieux réalisateur qu'on connaît surtout pour ses films d'aventure ou comiques.
"Les bonnes causes" sont d'une toute autre tonalité.
Ici, il s'agit d'une brillante démonstration de la lutte du pot de terre (Virna Lisi) contre le pot de fer (Marina Vlady).
Et comme le dit cet excellent Bourvil, la matière du pot ne dépend que de la qualité du défenseur. La coupable désignée, mieux défendue, aurait été probablement innocentée. Ce film n'a pas pris une seule ride tellement le sujet évoqué est éternel.
Pierre Brasseur, comme souvent, grande gueule, un sens de la répartie sans nulle autre pareille, cynique, machiavélique : l'avocat prêt à défendre l'indéfendable : par jeu ? par faiblesse ?
La scène où il démonte le témoin est époustouflante.
Marina Vlady, à qui habituellement on donne le Bon Dieu sans confession avec sa petite voix d'ingénue et sa gueule d'ange, trompe ici bien son monde. Jusqu'où poussera-t-elle le cynisme ?
Bourvil, décidément un grand acteur, alterne les rôles sérieux avec les rôles comiques. Dans "les bonnes causes", il est la conscience faite homme. On le voit désespérément jouer avec les fausses cartes qu'on lui a servies et avaler les couleuvres de Pierre Brasseur (à son corps défendant)
Film excellent qui montre un aspect de la mécanique de la justice et comment celui qui connait bien cette mécanique peut en jouer. Mais le film n'en fait-il pas un peu trop dans sa démonstration ?