L’éditeur « Le chat qui fume » continue à réhabiliter l’œuvre de Claude Mulot en éditant, dans une superbe copie accompagnée de nombreux bonus, ce film charnière dans la carrière du réalisateur. C’est en effet le premier long-métrage que Claude mulot ait signé de son pseudonyme, Frédéric Lansac, emprunté au héros d’un de ses films précédents, « La rose écorché ». On peut considérer qu’il annonce son incursion dans le cinéma pornographique bien que, ici, nous ayons affaire à un thriller érotique et non pornographique. Le film est assez inégal mais, par rapport aux productions érotiques de l’époque, il reste très original et ce, notamment, parce que le personnage principal, loin d’être une « bête de sexe », est un fils à papa impuissant et pervers qui ne peut trouver son plaisir que dans la manipulation des autres, le voyeurisme, puis dans des pulsions meurtrières. Le thème de la révolte contre le père, grand patron d’un laboratoire pharmaceutique, est ici central, et c’est très certainement la puissance du père qui explique l’impuissance du fils. Le film n’en est pas moins très inégal, mais cet aspect politique et psychanalytique le hisse au-dessus du lot de ce type de production. Parmi les nombreux bonus, on retiendra plus particulièrement l’interview de Gérard Kikoïne, à la fois instructif et très émouvant.