Cette deuxième entreprise du trio Veber/Depardieu/Richard, après le succès mérité de La Chèvre, est à nouveau une véritable réussite. S’il a pu, à sa sortie, quelque peu décevoir (le terrible jeu de la comparaison et le manque de recul), force est de constater que Francis Veber connaît vraiment son affaire. En reconstituant ce duo mal assorti, comme il a toujours su si bien le faire, il parvient à renouveler un canevas pourtant semblable à La Chèvre (la recherche d’un jeune disparu).
Si on reste ici en terrain balisé avec Gérard Depardieu en fonceur sûr de lui, et Pierre Richard en lunaire de service, le scénario est suffisamment dense et malin pour en faire un film rythmé qui emporte l’adhésion. Les bons mots, comme toujours, ne manquent pas, quelques scènes hilarantes sont au menu, le duo fait des étincelles et les seconds rôles sont bichonnés pour créer ce climat si particulier qui nous met dans les meilleures conditions pour apprécier cette comédie bon enfant.
On peut certes reprocher (mais comme toujours chez Veber) le manque de profondeur de l’ensemble, la complexité du problème établi opposée à la simplicité de sa résolution (même si la fin tient plutôt la route comparée aux derniers films du réalisateur), la légèreté des personnages, mais force est de constater que l’univers de Veber est une mécanique bien huilée qui s'incarne dans le contraste des caractères, les drôles de hasard et les situations les plus improbables. Avec lui, tout est caricatural mais paraît, de façon inexplicable, tout à fait crédible.
Le titre de son film est la parfaite illustration de son savoir-faire : c’est tout bête, ça n’a l’air de rien, mais il s’agissait d’y penser. Et de la même façon qu’on ne voit pas tout de suite la pertinence et la richesse de celui-ci, on peut revoir le film pour réévaluer certaines scènes qu’on avait pu juger anodines et relever à tel ou tel endroit un bon mot qu’on n’avait pas su entendre. C’est assurément le signe d’une véritable réussite.