L'exemple-type du film où la mise en scène fait toute la différence. Car nul doute que le talent et la maîtrise de Richard Fleischer y sont pour beaucoup dans la réussite des « Complices de la dernière chance », faisant autant preuve d'une profonde mélancolie que de nervosité lors de scènes d'action peu nombreuses, mais remarquablement menées. Ainsi, sans tenir de grands discours, l'œuvre apparaît souvent profonde dans ce qu'elle décrit, notamment dans la relation entretenue par Harry et Claudie.
Il faut aussi dire que le film peut compter sur la présence hors-norme d'un George C. Scott comme souvent magistral, donnant un relief supplémentaire à un personnage déjà digne à la base des classiques du genre. Son absence d'espoir en l'avenir, sa lucidité et surtout l'impasse dans laquelle il semble se trouver d'emblée apporte quelque chose de puissant et même d'assez émouvant. Une belle réussite dans la carrière déjà riche de son auteur.