Dans « The Last Run » la fausse relation qui unit le trio central et la réflexion sur ce qui qualifie une prostituée ont sans doute intéressé John Huston. Mais George C. Scott, oscarisé avec « Patton », imposa sa maîtresse (qu’il épousera après son divorce), la falote Trish Van Devere, à la place de Tina Aumont. Il voulut également imposer des changements dans le script (ce qui causa le départ de John Boorman, premier réalisateur pressenti par la production) ce qui causa plusieurs disputes avec John Huston qui quitta le projet en claquant la porte, entraînant le licenciement immédiat de Tina Aumont, remplacée par Dominique Sanda que Scott fit virer à son tour. L’expérimenté et talentueux Richard Fleischer prit la relève, permettant, de par sa docilité, à la production en la personne du patron de la MGM, Jim Aubrey, d’avoir regard sur le montage final, et de revenir au script original, comme le désirait le producteur Carter DeHaven. L’ensemble se présente sous la forme d’un road movie avec de brusques accélérations (essentiellement dans des scènes d’action plutôt réussies) entrecoupant des moments assez plats par la faute d’une psychologie à deux balles. Avec une rédemption finale qui sonne aussi faux que la partie de jambons entre Scott et Van Devere, le film se regarde globalement sans grand intérêt, malgré la musique de Jerry Goldsmith et la très belle pellicule de Sven Nykvist. Il faut dire qu’à part Scott et Colleen Dewhurst (qui était encore sa femme), dans un petit rôle de prostituée attachante, le reste du casting se compose du couple au jeu calamiteux (avec le grimaçant Tony Musante) et d’une bande de gangsters en carton qui n’aide pas pour entrer dans le film. Pour les “tout Fleischer”, mais très dispensable pour les autres.