Cecil B. DeMille, le metteur en scène prolifique d'Hollywood que tout le monde connait, dont tout le monde connait au moins un titre.

Ici DeMille revient une dernière fois au western au XVIIIème siècle quand l'empire britannique cherchait à s'implanter un peu plus à l'ouest vers la zone des Grands Lacs. Pour anticiper une remarque d'un de mes éclaireurs (qui devrait pouvoir se reconnaître), c'est bien un western puisque ça se passe à l'ouest de la côte Est nord-américaine …

Bon, le film relate un épisode historique de la conquête connu sous le nom de "conspiration de Pontiac" qui rassembla plusieurs tribus contre l'envahisseur britannique. Comme toujours au cinéma, le cinéaste s'arrange un peu avec la vérité historique – toujours extrêmement complexe – de sorte à faire un film d'aventures et de divertissement. Il est certain que le manichéisme "bons blancs pleins de bonnes intentions (à une exception près)" contre "méchants et cruels indiens" est à nuancer. On ne va pas refaire le monde ici et on va se contenter de parler du western et des aventures des personnages mis en scène.

Justement la mise en scène de Cecil B DeMille aidée par un magnifique technicolor est d'un très bon niveau. Les scènes de bataille ou de poursuite sur la rivière et dans les chutes sont spectaculaires et s'enchainent surtout dans la deuxième partie du film.

Venons-en aux deux personnages principaux.

D'abord Gary Cooper dans le rôle de Christopher Holden, un capitaine britannique qui découvre la félonie d'un trafiquant d'armes, de fourrures et d'esclaves, le détestable Garth, mais ne parvient pas à convaincre les autorités de sa duplicité. D'ailleurs ce sinistre Garth s'est emparé d'une femme esclave qui intéresse beaucoup Chris Holden … On comprend tout de suite la coupure car il faudra bien qu'un jour (le chevalier) Gary Cooper parvienne à l'emporter sur l'infâme Garth et faire d'une pierre deux coups.

La femme que l'épouvantable Garth détient est, Abigaïl, condamnée à la pendaison pour meurtre en Angleterre, graciée sous condition de servir comme esclave en Amérique. Quand on sait que le rôle est tenu par la séduisante Paulette Goddard, on comprend mieux que le bon Gary va tout faire y compris l'impensable pour la sortir des griffes de l'immonde Garth. Et en effet, la gentille Paulette Goddard tombe de Charybde en Scylla sous les coups de son maître, l'affreux Garth, qui la confie aux bons soins d'un ignoble Bone, homme de main et de la jalouse Hannah, indienne, épouse du funeste Garth. Et le lumineux Gary Cooper ira même l'arracher au poteau de torture in extremis grâce à une ruse qu'on peut considérer comme géniale.

J'aime beaucoup Paulette Goddard qui joue très bien (Chaplin et autres comédies) et a une vraie présence à l'écran. Et puis, il faut bien dire, c'est, au civil, l'épouse de Erich Maria Remarque et ne peut donc qu'être très bien.

Ah, j'oubliais Ward Bond, dans le rôle (un peu effacé) d'un forgeron dans le petit village de Fort Pitt (qui deviendra Pittsburg) : symbole, symbole …

Ainsi que Boris Karloff méconnaissable dans le rôle d'un chef indien, père d'Hannah, épouse de l'odieux Garth, dont le personnage est interprété par la fille de Cecil B DeMille, Katherine DeMille…

Bien sûr, après l'avoir beaucoup qualifié, il me reste quand même à préciser que le rôle de l'abject Garth est tenu par Howard Da Silva qui joue très bien son rôle d'affreux.

Au final, on a un western passionnant surtout quand on a la chance d'avoir été indélébilement impressionné jeune et qu'on le revoit nettement plus vieux et que les souvenirs affluent…


JeanG55
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Westerns, Films historiques et Les meilleurs films de 1947

Créée

le 17 oct. 2022

Modifiée

le 17 oct. 2022

Critique lue 62 fois

4 j'aime

JeanG55

Écrit par

Critique lue 62 fois

4

D'autres avis sur Les Conquérants d'un nouveau monde

Les Conquérants d'un nouveau monde
guyness
8

Goddard en 3D, c’est pas Jean-Luc, c’est pas Jean-René : c’est Paulette

Il m’arrive parfois de regarder un film avec ma maman. (…mignon comme intro, non ?) Cette fois, c’était un vieux classique, pour moi le dernier de la merveilleuse série qui associe DeMille et...

le 7 sept. 2012

22 j'aime

2

Les Conquérants d'un nouveau monde
Watchsky
9

De Mille le Conquérant

1763. Pour avoir tué accidentellement un soldat britannique, Abigail est condamnée par la justice à devenir esclave dans les colonies d'Amérique du Nord. Sorti en 1947 et produit par la Paramount,...

le 1 févr. 2017

12 j'aime

5

Les Conquérants d'un nouveau monde
Pruneau
8

Os écarlates

Excellent film sur une époque où l'Union Jack flottait encore sur le territoire américain. Ah le bon temps des colonies ! Ça commence comme un film de bateaux à la Curtiz, puis ça vire au film...

le 10 oct. 2010

10 j'aime

5

Du même critique

L'Aventure de Mme Muir
JeanG55
10

The Ghost and Mrs Muir

Au départ de cette aventure, il y a un roman écrit par la romancière R.A. Dick en 1945 "le Fantôme et Mrs Muir". Peu après, Mankiewicz s'empare du sujet pour en faire un film. Le film reste très...

le 23 avr. 2022

25 j'aime

9

125, rue Montmartre
JeanG55
8

Quel cirque !

1959 c'est l'année de "125 rue Montmartre" de Grangier mais aussi des "400 coups" du sieur Truffaut qui dégoisait tant et plus sur le cinéma à la Grangier dans les "Cahiers". En attendant, quelques...

le 13 nov. 2021

24 j'aime

5

La Mort aux trousses
JeanG55
9

La mort aux trousses

"La Mort aux trousses", c'est le film mythique, aux nombreuses scènes cultissimes. C'est le film qu'on voit à 14 ou 15 ans au cinéma ou à la télé et dont on sort très impressionné : vingt ou quarante...

le 3 nov. 2021

23 j'aime

19