Forcément, au départ, ça intrigue. Le grand retour de David Cronenberg après huit ans d'absence (je pensais sincèrement qu'il ne tournerait plus), un sujet intrigant, la présence de quelques beaux noms au casting... J'étais à la fois inquiet et motivé, même si la bande-annonce très organique m'avait déjà pas mal refroidi. Et en définitive, je n'ai tout simplement pas vu le film auquel je m'attendais, m'évitant quelques malaises mais me laissant surtout presque totalement indifférent. Déjà, lorsqu'à peine sorti de la salle vous allez chercher un résumé sur Internet afin de vérifier certains points de l'histoire et vous rendez compte que vous n'avez vraiment pas tout pigé, il y a un problème.
Si j'ai apprécié que le cinéaste canadien évite les images trop choquantes, trop sales, trop « malaisantes » au profit d'une œuvre finalement assez sobre (quelques moments dérangeants, quand même, mais assez courts), dotée de quelques fulgurances et idées séduisantes, bien que j'ai souvent eu du mal à comprendre leurs tenants et aboutissants. Et c'est pour moi le vrai problème des « Crimes du futur » : l'ambiance séduit, mais tout le reste ne m'a jamais intéressé, ou très brièvement, à l'image de la transhumanité, beau sujet de science-fiction traité de façon presque intellectualisante, donnant presque l'impression que l'auteur de « La Mouche » passe à côté de son sujet, ou en tout cas ne le traite pas comme il aurait dû.
Le rythme est très étrange, pas réellement ennuyeux mais vraiment pas captivant non plus, devant souvent me contenter de suppositions sur le comportement des uns et des autres ou sur le déroulement du récit. Bref, vous l'aurez compris : si je reconnais des qualités, rarement me suis-je senti aussi peu concerné par un titre que celui-ci, n'ayant rien du spectacle gratuitement provocateur que je craignais, mais rien non plus des grands films ayant fait la gloire de son auteur. Retour manqué.