C'est fou comme le côté western aide à tout avaler. Lorsque le film s'est ouvert sur cette vieille locomotive dans le désert de l'ouest, j'ai su que ça ne pouvait pas être définitivement mauvais.
Pourtant, la reconstitution n'aide pas, entre le défilé de foulards aux couleurs hideuses, les scènes où l'on attrape les fers à cheval brûlants à la main et l'improbable maréchal-ferrant, le film fait un peu de mal à l'amateur de villes poussiéreuses et de duel au revolver.
Judy Garland arrive dans une ville et se retrouve vite à bosser du côté des gentilles serveuses vierges du restaurant au lieu d'aller voir les infâmes prostiputes du cabaret d'en face. Pourtant, le patron du cabaret fait tout pour bien l'accueillir, ça frise l'ingratitude.
Le patron, c'est John Hodiak, le type qui profitait de la pénurie de stars à la fin de la guerre pour leur piquer des rôles trop gros pour lui, tout ceux qui ont vu A Bell for Adano comprennent ce que je veux dire. Ses petits yeux porcins et sa mâchoire de hamster hantent encore ma mémoire.
En parlant de ça, Judy Garland est dans sa phase anorexique, donc le rôle du petit cochon est joué par Angela Lansbury, qui fait la chanteuse de cabaret.
A noter qu'il y a un méchant, il à un rôle de dix secondes paraît-il, mais j'ai tout raté, j'ai la vessie ridiculement petite.
Deux ou trois numéros sont suffisamment sympathiques pour sauver le film mais c'est pas grave, ce qui compte, ce sont les verres de Suze et les cris de douleur de Scritch...
Et puis, ce n'est pas pour nous jeter des fleurs, mais moi, je trouve que cinq vieillards libidineux qui invitent une charmante enfant dans la garçonnière du plus pervers d'entre eux pour lui montrer réellement une comédie musicale-western, j'appelle ça des gentlemen.