Tout comme le film de prétoires, le film de prison est un genre très américain qui ne date pas d'hier ! En 1947, dans "Brute Force", on retrouve de nombreux ingrédients typiques du genre qui seront exploités dans les décennies suivantes, jusqu'à aujourd'hui.

Joe Collins sort tout juste d'isolement, après une combine mijotée par l'infâme gardien en chef. Celui-ci ayant une influence non négligeable, le directeur étant un incompétent sur la sellette et le médecin un alcoolique en fin de carrière. Joe décide donc de s'évader de l'enfer carcéral...

Il y a bien quelque caricatures dans le film, excusables au vu de son âge. Le fait que pratiquement tous les prisonniers soient des blancs. Ou qu'ils paraissent pour la plupart être de bons gars victimes de mauvaises circonstances, écrasés par un système implacable.

Pour autant les personnages sont bien développés, et surtout admirablement joués. Qu'il s'agisse des protagonistes ou des seconds rôles, presque tous sont marquants et ont des motivations humaines. Je citerai évidemment Burt Lancaster en dur à cuir déterminé à revoir sa femme. Ou Hume Cronyn, qui campe un excellent méchant. Avec son air aquilin de fasciste, son ambition à peine masquée, ses combines pour faire vaciller son patron, ou garder le contrôle sur les prisonniers en les torturant, physiquement ou psychologiquement.

La mise en scène de Jules Dassin n'est pas en reste. Dès le départ, le réalisateur utilise des cadrages précis pour renforcer l'impression d'enfermement par la prison, tantôt imposante, tantôt étouffante. Puis il livrera beaucoup de plans serrés sur ses personnages pris à la gorge. Il y a par ailleurs quelques scènes étonnement brutales pour l'époque, telle un règlement de compte dans un atelier, ou un interrogatoire aussi musical que musclé !

Du solide film de prison.

Redzing
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le 12 mai 2024

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