Après avoir entendu quelques échos positifs à propos du deuxième long-métrage de Wayne Roberts (après "Katie says Goodbye", et en attendant le troisième volet de ce qui se veut une trilogie), je me suis laissé tenter par "The professor" et sa distribution prometteuse autour de Johnny Depp.
Et je dois dire que j'ai été déçu par cette collection de poncifs autour d'un thème rabâché, celui du héros brutalement atteint par une maladie incurable, et qui remet en question son mode de vie avant de mourir. C'est bien simple, si vous avez déjà vu un film de ce genre, rien ne devrait vous surprendre dans "The professor", qui reprend à son compte tous les clichés existants, en les réactualisant quelque peu à la mode 2019.
On a donc un héros qui décide subitement de se lâcher, ce qui signifie surtout picoler du matin au soir, fumer un peu d'herbe, et s'envoyer en l'air avec une serveuse.
D'autre part, notre prof de littérature se met soudain à parler franco à son entourage (épouse, collègues, élèves…), dépassant ainsi ce qu'il considère désormais comme de l'hypocrisie.
On a également droit aux précieux conseils du type "vivez pleinement votre vie", "fuyez la médiocrité", "soyez vous-même" et tutti quanti…
Je ne dis pas que ça n'a aucun intérêt, d'autant que l'ensemble s'avère plutôt bien foutu, avec un Johnny Depp qui donne l'impression de bien s'amuser dans un rôle à sa main, mais le film de Wayne Roberts ne comporte pratiquement aucune idée neuve, et le réalisateur ne semble pas s'en apercevoir, tant il assène ses banalités avec conviction.
Allez, une idée un peu subversive quand même, parmi les excès divers du héros à l'annonce de son cancer : la séquence avec l'étudiant black, que je vous laisse découvrir…
Un mot sur le casting, qui constitue l'un des points forts du film, même si l'on regrettera que certains apparaissent sous-exploités, à l'image de Zoey Deutch, si rayonnante dans "Everybody wants some" de Linklater, et ici un peu transparente. On retrouve également dans des rôles secondaires Danny Huston, Rosemarie DeWitt, Ron Livingston, ainsi que la jeune Odessa Young.
Au final, Wayne Roberts signe un feel good movie plutôt sympathique mais vraiment trop superficiel et convenu pour sortir du lot. Cette histoire tragi-comique au goût de déjà-vu s'adressera donc plutôt à un jeune public à mon avis.
Reste tout de même le plaisir de retrouver Johnny Depp dans un rôle consistant.