Misfits, d'Huston, adapté d'une pièce d'Arthur Miller, est une œuvre tristement connue pour sa production chaotique et l'aura de fin du monde qui l'entoure (du fait d'évènements que je n'énumèrerais pas encore ici, vous pouvez facilement en trouver un résumé sur la toile), en juste adéquation avec le thème principal de l’œuvre, qui est le déclin d'une certaine Amérique : l'Amérique rurale de l'Ouest sauvage et des cow boy, dont les traits sont devenus méconnaissables et grotesques en ce milieu du 20ème siècle, une Amérique qui continue à célébrer les reliquats mythiques d'un passé pourtant définitivement révolu à l'aube d'une modernité à laquelle certains ne savent pas s'adapter.
Ce sont ceux-là les misfits, les marginaux, ici une bande de -pas toujours- joyeux drilles, cow boy (pour autant que ce terme signifie alors encore quelque chose), alcooliques, en galère plus ou moins perpétuelle, vivant maigrement de rodéos ou du commerce de chevaux capturés au lasso et revendus aux abattoirs.
C'est Marilyn Monroe, toujours aussi (très superficiellement) belle, et toujours aussi gourde et agaçante, qui servira d'élément perturbateur et viendra semer la discorde dans ce trio d’handicapés de la vie. La présence de la pin-up sera suffisante pour donner susciter la compétition et les marques d'intérêt les plus primaires de la part de ces messieurs, et l’interaction entre la candeur naïve de cette première et les efforts de ces derniers pour l'impressionner sans toutefois l'effaroucher (quand elle semble réagir aux évènements qui l'entourent avec la sensibilité d'un nourrisson) génèrera les évènements faisant évoluer successivement la trame du récit.
Tout cela se serait probablement avéré être une expérience vainement fatigante et pénible, si ce n'est pour ces dernières scènes de course et de capture équestre, visuellement et symboliquement riches, où nos désaxés se retrouvent confrontés aux derniers survivants d'un ouest sauvage devenu réellement mythique.