Je dois avouer, tout d'abord, que j'ai vu Les deux cavaliers il y a maintenant plus d'une dizaine d'années (probablement plus proche de vingt ans), et que je ne l'avais pas aimé.
Au second visionnage en revanche, émergent d'indéniables qualités, bien qu'il ne s'agisse pas, loin s'en faut, d'un des meilleurs John Ford.
Le début se place clairement dans la comédie pure, et grâce à des dialogues souvent savoureux, cela fonctionne très bien, malgré le cabotinage de Stewart et sa diction assez insupportable.
Plus l'intrigue avance, et plus l'intensité dramatique remplace la comédie, jusqu'à un "climax" très réussi, qui justifie le visionnage à lui seul.
Rétrospectivement, il est dommage que John Ford ne prenne guère acte du vieillissement de ses personnages. Peckinpah le fera pour Randolph Scott et Joel McCrea peu de temps après avec Coups de feu dans la sierra, et ce sera formidable. C'est d'autant plus dommageable que peu après, John Ford tournera, avec son film suivant, L'homme qui tua Liberty Valance, une œuvre bien plus profonde qui abordera en plein le sujet de la fin du mythe de l'ouest.
Ainsi Les deux cavaliers s'avère un western tout à fait correct, mais malgré tout un peu décevant, par rapport à l'immense carrière de John Ford.